Ko Bu Jutsu
RYU KYU KO-JUTSU comme étaient appelés autrefois ce que l’on connaît de nos jours sous le vocable KO BUJUTSU parce qu’à plusieurs reprises au cours de leur histoire les Okinawaiens se trouvèrent confrontés à des envahisseurs de tous poils ; et pour faire front de leur meilleure façon possible, ils utilisèrent les mains nues et les « humbles » instruments qui leur avaient été laissés par les occupants pour survivre. Comme pour l’OKINAWA TE, il ne fut recherché à leur propos que l’aspect strictement utilitaire au combat, aussi leurs entraînements avaient lieu dans le plus grand secret, la nuit, la transmission des techniques ne se faisant qu’oralement; avec le temps, les experts les plus doués codifiant leur enseignement. Ces techniques seront répertoriées semble-t-il dès 1630 sous le nom de TI GUA, techniques d’armes qui d’ailleurs ne sont pas très originales en soi si ce n’était cette codification qui en fut faite, nombreux sont en effet les peuples d’Asie, comme d’Europe qui confrontés aux mêmes impératifs, ont fait à un moment donné de leur histoire la même démarche : le fléau de bois (NUNCHAKU), le bâton (BO), la faucille (KAMA), les contre poignées (TONFA), les dagues (SAI) de quelques formes que ce soient restant d’un usage courant jusque dans nos contrées.
Après 1868, date de la Restauration MEIJI au Japon, est comme pour tous les autres arts martiaux, tout ce qui ressemblait à une activité martiale fut banni dans l’ensemble de l’Empire, mais quand apparaîtront les SHIN BUDO, quand en 1903 aura lieu la première démonstration publique à OKINAWA d’OKINAWA TE jalousement préservé jusque là, quand la pratique du KARATE sera acceptée dans les écoles (1905) comme faisant partie de l’éducation physique et sportive …. Les KO BUJUTSU réécrits devenaient KOBUDO et étaient par là, sauvés de l’oubli. En fait, ce seront surtout les troupes d’Occupation US (près de 100.000 GI en permanence) qui les exportant en premier lieu, les présenteront ensuite au grand public. Ensuite, les derniers experts d’OKINAWA s’organiseront en fédérations (plus ou moins rivales) et reprendront en main cet enseignement (jusqu’à (re) créer des katas). Enfin, les experts de l’ancien BU-JUTSU au Japon du Nord les découvrant, les (re) combineront avec les armes du JI BUJEI (KEN, BO, TANTO, etc ….) jusqu’à se réclamer eux aussi les héritiers des anciens maîtres de KO BUJUTSU qu’ils ne pouvaient avoir connu.
Pour nous, les KO BUJUTSU devaient commencer avec Maître MINORU MOCHIZUKI dès 1952, et se compléter au fur et à mesure avec Maître HIROO MOCHIZUKI en 1957, avec les experts de la Police de Tokyo au Japon en 1962, puis avec les Maîtres TANAKA, SUZUKI, SANO, KAI, SUJINO … qui tenteront de combler nos lacunes. Nos premiers « bréviaires » seront l’ouvrage « NUNCHAKU » par ARAKAWA BUSEN (par BUDO International en 1972) et « KOBUDO » (par R. HABERSETZER en 1975 aux éditions AMPHORA) ; aujourd’hui les recueils sont légions et de valeur très inégale.
Voici quelques armes du KOBUDO :
BO : Des bâtons de toutes les longueurs, dont l’enseignement diffère selon les écoles et les lieux d’origine (des îles proche d’OKINAWA comme TAWADA, HAMAHIGA, YAKAA, HAKUTAGAWA), il peut différer beaucoup plus s’il est issu des BU-JUTSU du Nord.
NUNTE BO : Un BO prolongé d’un SAI.
TONFA / TUNFA / TUIFA / TUNKUWA : L’ancienne poignée pour faire tournée les meules à riz, par paire ou non, utilisée comme prolongement ou en renforcement du bras pour bloquer, parer, avec une efficacité totale. (Les CRS en sont équipés).
SAI : La dague OKINAWAIENNE sous forme de trident en métal ou en bambou, dont l’enseignement diffère aussi grandement suivant les écoles et les lieux d’origine.
NUNCHAKU / SOSETSUKON : C’est le fléau court en bois à deux branches d’égales longueurs ou non.